« Ici on vit dehors » m'avait-on  prévenue quand je suis arrivée dans le sud de la France.

Un curieux mode d'occupation du territoire qui devient un prolongement de son chez-soi. Sausset-les-pins, commune de la côte bleue, surprend par l'étendue de son bord de mer. Ses 8 km de rochers et de galets pas franchement hospitaliers sont pourtant le théâtre de multiples rendez-vous. Cette aptitude à partager des espaces communs et à les investir de rituels intimes est précieuse et pourtant menacée. L'été 2020, les Saussetois ont fait face à un incendie ravageur et aux consignes sanitaires de la distanciation.

Comment vivre avec légèreté en intégrant la fragilité de nos existences, la vulnérabilité de nos territoires ?

Mon approche documentaire s’est nourrie de cette tension. La fugacité du mois d'août, l’âge charnière de l'adolescence incarnent cet  état paradoxal de nos existences.

Les instantanés s’entremêlent, états de grâce et danger sourd composent le récit. Les jeunes en sont les passeurs.





Les Éphémères